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Swing Wespelaar #35 (Rapport Français)
Festival
Wespelaar (19-08-2023)

reporter & photo credits: Paul Jehasse

info organisatie: Swing Wespelaar
info bands: Keeshea Pratt Band (US) - Laurence Jones (UK) - Jonn Del Toro Richardson (US)
info bands: Mark Hummel Band (US) - Kyla Brox (UK) - Muddy What? (D) - Luther's (NL)

© Rootsville 2023

La nuit fut courte, car mon ami Johan qui me loge, comme chaque année du Swing Wespelaar m’avait encore fait goûter une de ces pépites, tout droit ramenée de Sicile. Et ce matin nous avons pris la direction pour la deuxième journée (imposante en termes d’artistes proposés) pour ne rien rater des débuts, vers les 13 heures trente.

Premier groupe à se présenter était Luther's qui est un jeune groupe roots de Leiden et donne une nouvelle impulsion au blues et à la musique soul. Ils jouent des reprises authentiques de Chicago et du delta, on pense à Muddy Waters, à Buddy Guy, Eric Clapton,  et leur propre travail est inspiré des voyages dans le surf, le reggae et le rock and roll.

Ces jeunes hollandais étaient très agréables à entendre et ont donné un bon ton pour cette grosse journée de pas moins 7 groupes différents au programme. Un voyage entre le blues avec des touches de reggae, soul et rock qui provoquaient des fourmillements dans les jambes, invitant à déjà danser en ce début d’après midi. « I’m so Glad » et d’autres jeux de guitares assez fortes. De très bons débuts laissant auguré d’une journée qui se présentait sous les meilleures hospices. Continuez comme cela les jeunes !

Lothar Wijnvoord: vocals & guitar
Joost Tonies: guitar & vocals
Boris Weijers: drums
Daan Tonies: bass

Muddy What ? Leur nom signifie NOUVEAU BLUES :
Les trois jeunes musiciens de Munich et de Nuremberg donnent au style traditionnel une touche moderne, rafraîchissante et distinctive. ‍Gagnant du GERMAN BLUES CHALLENGE 2021 avec des sons « delta vacillants », des rythmes funky, des ballades en filigrane, puis à nouveau du blues martelant : le trio est multiforme et dynamiquement insouciant. ‍ Fabian Spang (git, voc), Ina Spang (git, mandoline) et Michi Lang (dr, basse) tournent inlassablement et de manière euphorique à travers le pays. Depuis plusieurs années, ils agitent d'innombrables petits et grands clubs et inspirent les festivaliers.

Comme je les avais manqué à Gouvy, engoncés dans la boue de l’Ardenne, j’en attendais beaucoup et n’ai pas du tout été déçu par ces frère et sœur Spang venant tout droit de l’Allemagne voisine (Environ de Munich).

Ina est très forte avec sa guitare électrique rose et son jeu à la mandoline est vraiment super, donnant une touche légère à leur musique « Don’t By The River » (de Niel Young). N’oublions pas qu’en 2021 ils ont remporté le « German Blues Challenge », vraiment mérité. Fabian possède une vraie voix de velours et un touché de guitare tout en finesse. Leur section rythmique à la batterie, à cause d’un ennui de santé de leur propre batteur, à du être remplacé par le batteur de nos célèbres Bluesbones (Jens Roelants). Leur invitation première est « Gone To Mississippi » question à laquelle je ne sais jamais dire non. « Spider Leggs » de leur tout dernier album a presque clôturé leur remarquable prestation. J’ai adoré!

Fabian Spang: vocals & guitar
Ina Spang: guitar & mandolin
Jens Roelandt: drums, bass

« Le blues et la soul deviennent inextricablement liés chez l'auteure-compositrice-interprète primée Kyla Brox , dont le talent brut l'a vue décrite comme "la meilleure chanteuse de blues de sa génération". Vainqueur du UK Blues Challenge 2018 et de l' European Blues Challenge 2019 , élue meilleure chanteuse aux European Blues Awards 2019 et demi-finaliste de l' International Blues Challenge 2019 et 2020, Kyla Brox est au sommet de la scène Blues britannique.
Fille de la figure culte du blues, Victor Brox , la chanteuse mancunienne a commencé sa carrière à l'adolescence dans le groupe de son père et a maintenant perfectionné son propre son sophistiqué, comme on l'a entendu sur ses deux derniers albums acclamés par la critique et nominés, « Throw Away Your Blues » et « Pain & Glory » , qui a atteint la première place des classements IBBA en 2019 et a été nommé meilleur album aux European et UK Blues Awards .

Artiste complètement indépendante, Kyla a construit sa carrière d'année en année; commençant à la base avec des concerts dans des pubs locaux et devenant des concerts en tête d'affiche dans le monde entier, y compris certains des festivals de blues les plus prestigieux au monde.
Avec des milliers d'albums vendus et une base de fans en croissance constante, Kyla Brox est largement considérée comme l'une des meilleures chanteuses de soul-blues que les îles
Britanniques aient jamais produites. »

Pas le temps de souffler beaucoup avant d’aller dire bonjours aux potes musiciens français qui n’allaient pas tarder à se présenter  « backstage ». Eh oui déjà Kyla Brox avec sa voie de cantatrice et sa présence scénique impressionnante et rayonnante était déjà présente avec son mari Danny à la basse. Paul Farr impressionnait aussi dans de vigoureux soli et Mr Warbuton martelait ses fûts allègrement. Kyla nous a rappelé la triste disparition de son père qui l’a beaucoup affectée « Bluesman’s Child ». A chaque chanson son émotion est palpable « In the Morning » et elle nous transporte aussi bien de joie que de tendresse et de douleur, le tout exploité dans  son album « Throw Away Your Blues » notamment. Suivi plus tard par un blues lent de derrière les fagots « Pain & Glory ». Un grand moment pour une très grande voix. Elle sait mettre le public dans sa poche et lui faire répéter son « 365 », encore un beau moment de communion. Bravo Kyla, toujours un ravissement que de t’entendre.

Kyla Brox: zang & dwarsfluit
Mark Warburton: drums
Paul Farr: gitaar
Danny Blomeley: bass

A suivre, Mark Hummel Band, nominé aux Grammy Awards, lauréat du Blues Award, auteur, Harp Man Mark Hummel a connu une année record en 2014. Nominé aux Grammy Awards pour son CD Remembering Little Walter qu'il a produit et sur lequel il a joué, Mark a également remporté le prix du meilleur CD de blues et du meilleur CD de blues traditionnel aux Blues Music Awards à Memphis, Tennessee. Mark's The Hustle Is Really On a grimpé à la deuxième place et est resté dans le top cinq pendant quatre mois sur les Living Blues Radio Charts. Le livre de Hummel "BIG ROAD BLUES: 12 Bars on I-80" a recueilli des critiques élogieuses et a été nominé pour la meilleure sortie de livre indépendant. 

Mark Hummel a commencé à jouer de l'harmonica en 1970 et est considéré comme l'un des meilleurs harmonicistes de blues de sa génération. Grâce à plus de trente enregistrements depuis 1985, y compris le disque Blind Pig nominé aux Grammy Awards en 2013, Remembering Little Walter (qui fait partie de la série de CD Blues Harmonica Blowout). Blues Harmonica Blowout ™ de Mark Hummel a débuté en 1991 et a présenté toutes les légendes majeures (Mayall, Musselwhite, Cotton, etc.) sur la harpe blues ainsi que presque tous les joueurs de note sur l'instrument - un who's who des joueurs.

Hummel est un guerrier de la route - un vrai survivant du blues. En cours de route, il a créé son propre son d'harmonica - une combinaison subtile de tonalité, de phrasé et d'attaque combinée à un fort sens du swing. Mark est chez Electro Fi Records depuis 2000 et a sorti cinq CD. Grâce aux albums précédents de Mark, à ses tournées constantes et à ses apparitions dans les principaux festivals de blues, il a solidement établi sa solide réputation aux États-Unis et en Europe. 

Harmoniciste « top level » il sait se faire accompagner par le gratin avec Tomi Leino guitariste excellent, Mr Petola batterie et Mr Prepula à la basse.
En changeant la disposition de la Grande Scène, on n’avait pas vraisemblablement pensé à ce que le généreux soleil, tape en pleine figure des artistes et la transpiration en a imprégnée plus d’un ou d’une. Mark et son groupe en ont fait moins les frais que certains, mais…
Un rythme presque effréné malgré le soleil avec « Blues Stop Knoking » de Lazy Lester et puis un « Double Trouble » (Otis Rush), qui a mis en évidence toute la dextérité d’un Tomi très affûté sur sa six cordes. Un hommage à Little Walter en tant qu’harmoniciste et « I Got It » de Muddy Waters.
Les morceaux se suivent et l’ambiance survoltée est là bien présente malgré la chaleur accablante. « I Don’t Want Me To Rock » et Creepers Return » seront aussi très bien interprétés. Une grande prestation d’un des grands harmonicistes de notre temps.

Mark Hummel: zang & harmonica
Mikko Peltola: drums
Tomi Leino: gitaar
Jaakko Prepula: bass

Jonn Del Toro Richardson a grandi dans la région de Houston Texas ce qui a laissé une trace indélébile dans chaque note qu’il joue où qu’il chante. Ses origines latines sont également bien présentes en lien direct avec l’activité de ses grands-parents, oncles et tantes qui faisaient partie de troupes de Mariachis et qui se produisaient souvent dans les fêtes de familles.

Rajoutez à cela l’influence omniprésente des disques de country, Blues et Rythm’blues qui passaient à la maison et vous obtiendrez cette identité musicale unique qui le caractérise.
 Après avoir œuvré dans de nombreux groupes de Latin-Rock et de reprises, Jonn revient vers le blues en participant à de nombreux groupes dans la région de Houston jusqu’à ce qu’il rencontre Diunna Greenleaf et devienne un pilier de son « Blue Mercy Band ». D’après Jonn cette collaboration a été d’une importance capitale dans son développement et leur complicité les rendait redoutables. En 2005 ils remportent d’ailleurs l’International Blues Challenge et Jonn l’Albert King Award du guitariste le plus prometteur.

C’est ainsi que Jonn se retrouve à partager la scène et les studios avec ses héros en enregistrant par exemple « Last of the Mississippi Bluesmen » avec Pinetop Perkins, Robert Lockwood, Henry Townsend et Honeyboy Edward, un disque récompensé d’un Grammy Award.
 En 2011 Jonn enregistre le disque « Time Slips on By » avec Rich de Grosso, un disque qui sera élu meilleur album de Blues par le magazine « Down Beat »
 Son nouvel Album « Tengo Blues » est produit par Anson Funderbugh qui a également coécrit plusieurs morceaux. Jonn délivre un jeu de guitare puissant qui rivalise avec une voix souvent comparée à celle de David Hidalgo de « Los Lobos ».

Je me rappelle d’une anecdote fameuse ou un ami de Robert Sacre, professeur d’université de son état, avait à Houston (Texas) téléphoné à Jonn pour lui demander de venir jouer, dans un club connu, pour ses deux amis belges de passage en ville. Et Jonn est venu et nous avons eu droit à notre récital personnel.

Donc très content de revoir notre Jonn toujours aussi gentil envers nous, mais cette fois pour « Blues for The People » en grande partie cette fois. Il est accompagné de ses fidèles musiciens français, aussi de nos amis, Pascal Delmas (batterie), Antoine Escalier (basse) et cette fois Vincent Pollet Vilard (claviers).  Vincent s’est aussi déchaînés sur son orgue « Hammond » et son piano recevant même Jonn presque à même son dos durant une des performances. « Summertime Is Here » et là nous sommes en plein BBQ américain qui fleur bon la viande rôtie. Ensuite deux autres morceaux ont suivi, « Here She Comes » et précédant « Can’t Run ». Jonn est aussi descendu de la scène pour communier avec son public tout en jouant de sa guitare « Fano PX6 » (pas commune du tout mais appréciée par l’artiste américano mexicain). Il terminera avec « Get Me Back To Texas ». Mais la cerise sur le gâteau c’était sans conteste le morceau révélant ses origines et qui en à fait danser plus d’un, « Tengo Blues »

Jonn Richardson: guitar & vocals
Pascal Delmas: drums
Antoine Escalier: bass
Vincent Pollet Vilard: keys

Laurence Jones est né juste à l'extérieur de Liverpool, en Angleterre, et a déménagé avec sa famille à l'âge de huit ans à Shipston-on-Stour , Warwickshire. Il a appris la guitare classique dès l'âge de sept ans, bien qu'il se soit inspiré du blues en écoutant la collection de disques vinyles de son père. Son préféré était The Groundhogs , Split , sorti en mars 1971. Il a acquis une Gibson Les Paul , s'est entraîné pendant deux heures par jour, et à l'adolescence, il a dirigé son propre groupe de reprises, Free Beer, qui employait une chanteuse. Il a formé son propre trio de blues à l'âge de dix-sept ans et s'est inscrit à l'Université de Birmingham, mais ses examens finaux sont arrivés, Jones a choisi de partir en tournée avec Johnny Winter et Walter Trout . En 2012, Jones a signé un contrat d'enregistrement avec Promise Records et ils ont sorti son premier album, Thunder in the Sky . La même année, Jones a été diagnostiqué avec la maladie de Crohn.

Jouant en « Power Trio »  avec Jack Alexander (basse) et Ash Sheehan (batterie), Laurence flirtait plutôt avec le Hard Rock AOR qu’avec le Blues ce soir. Le connaissant depuis ses début, ou il a même joué ave Samantha Fish (notamment au Spirit of 66 à Verviers, il est loin de ses débuts bluesy. J’ai été assez déçu par cette prestation. D’ailleurs son dernier CD est plus AOR également et ceci veut sûrement dire cela. Pour moi la nourriture en cet instant était meilleure que tout ce bruit, décevant.

Laurence Jones: guitar & vocals
Jack Alexander Timmis: bass
Ash Sheehan: drums & vocals

Le Keeshea Pratt Band, basé à Houston et lauréat d'un prix international, possède les compétences et l'art qui rappellent la vieille école de blues Motown; une rareté parmi les groupes de tout genre aujourd'hui. Le collectif musical de 9 musiciens, prête son énergie et sa passion au blues traditionnel, au blues contemporain et offre un avant-goût du futur du blues. L'art musical et la dextérité du Keeshea Pratt Band lui permettent de voyager sans vergogne à travers les genres du classique, du jazz, du rock sudiste, de la soul, du gospel, de la country et inversement.
Keeshea Pratt est la sirène présentée au microphone avec une voix élancée et émouvante inspirée du Mississippi.

Keeshea n’avait amené avec elle que cinq musiciens mais d’une valeur incontestable et formant un bloc très complet avec un trompette (James Williams III), un saxo (Daniel Carpenter), un guitariste (Kevin Brian Sowell), un bassiste (Shaw Allen) et un batteur (Patrick Williams). Keeshea nous a régalé tout du long de sa performance. Elle nous a enchanté avec des medley « The Trills Is Gone” (BB King), “My Babe” (Little Walter), “When The Saints Go Marching In” (Louis Armstrong). Un nouveau medley avec “Everyday I Have The Blues” immortalisé par BB King), “Hey Hey The Blues Is Alright” (Little Milton) et “I Miss You” des Stones dont les “Hou Hou” parsemaient le public en reprises comme des trilles d’oiseaux. « All Night Long » de Lionel Ritchie y est passé aussi terminant un des concerts qui a fait vibré le public de façon spectaculaire.

Keeshea m’avait dit, « tu veux que je viennes en Belgique, alors trouve moi des dates et j’arrive de suite ». La voyant avant le concert, j’étais heureux que Kris avait entendu nos prières en la programmant. Du tout grand spectacle. Et Comme Encore, le feu d’artifice final avec une interprétation monumentale qui a fait participé le public comme au temps de la grande Tina avec sa reprise de « Proud Mary ».
Après une journée pareille nous étions à bout de souffle et nous avons quitté la place avec regret.
Bonne nuit avant le final du troisième jour.

Keeshea Pratt: vocals
Daniel Carpenter: saxophone
Eugene Botts: keys
James Williams III:trumpet
Kevin Brian Sowell: guitar
Patrick Williams: drums
Shawn Allen: bass